La mesure de l’intelligence - Qu’est-ce que le QI ?
par Nicolas Gauvrit - SPS n° 289, janvier 2010
Nicolas Gauvrit est maître de conférence en mathématiques à l’Université d’Artois, docteur en sciences cognitives, et membre du comité de rédaction de Science et pseudo-sciences. Il poursuit des recherches à l’interface entre mathématiques et psychologie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages universitaires et de vulgarisation.
Pour aborder les questions sulfureuses qui entourent encore aujourd’hui l’intelligence, ou plus simplement pour bien appréhender ce que représente le fameux « QI » (quotient intellectuel), un petit détour par les arcanes de la mesure de l’intelligence peut être utile.
Le premier test d’intelligence (le Binet-Simon) fut publié en 1905 par Alfred Binet, suite à une demande de l’éducation nationale. Son but était de prédire la réussite scolaire. À chaque âge correspondait une série de questions et de tâches habituellement réussies par les enfants de cet âge. Par exemple, à 3 ans les enfants sont en général capables de répéter deux chiffres, et à 7 ans ils sont capables de s’en rappeler 5. Ainsi, la capacité à répéter 5 chiffres est caractéristique de 7 ans. De telles considérations permettent de définir, pour un enfant donné, « l’âge mental » qui est l’âge typique correspondant à son profil de réponses.
Vers 1912, le psychologue allemand William Stern eut l’idée de diviser l’âge mental par l’âge réel pour obtenir ce qui prit le nom de Quotient Intellectuel, et qu’on exprime habituellement en pourcents [1]. Pour un âge donné, la distribution des QI forme une courbe en forme de cloche (une gaussienne), de moyenne 100 et d’écart type 15 environ, ce qui signifie que les valeurs « normales » ou habituelles se trouvent entre 85 (100-15) et 115 (100+15).
Conclusion
Les mesures multidimensionnelles entrent progressivement dans les mœurs des psychologues. Beaucoup accordent assez peu d’importance au niveau d’analyse le plus global qui ne prendrait en compte que le QI total. On considère désormais que pour définir « l’intelligence » (qui n’a pas de définition bien claire même chez les spécialistes de la question), il est plus judicieux de raisonner sur un ensemble de capacités plus spécifiques.
On a pris l’habitude de nommer « intelligence » ce que mesure le QI, et il y a indubitablement des raisons valables de rapprocher les deux, ne serait-ce que le fait que le QI prédit correctement la réussite scolaire, mais mal la créativité. Pour autant, il ne faudrait pas confondre l’intelligence au sens commun et l’intelligence au sens du QI. En particulier, il est tristement fréquent d’observer un glissement entre ces deux notions pour justifier par exemple les inégalités sociales (les classes défavorisées ayant, dans l’ensemble, un QI plus faible que les classes aisées). Le QI est un outil pratique, qui permet des prédictions, et des dépistages d’enfants risquant l’échec scolaire (QI trop faible ou trop élevé).
On a pris l’habitude de nommer « intelligence » ce que mesure le QI, et il y a indubitablement des raisons valables de rapprocher les deux, ne serait-ce que le fait que le QI prédit correctement la réussite scolaire, mais mal la créativité. Pour autant, il ne faudrait pas confondre l’intelligence au sens commun et l’intelligence au sens du QI. En particulier, il est tristement fréquent d’observer un glissement entre ces deux notions pour justifier par exemple les inégalités sociales (les classes défavorisées ayant, dans l’ensemble, un QI plus faible que les classes aisées). Le QI est un outil pratique, qui permet des prédictions, et des dépistages d’enfants risquant l’échec scolaire (QI trop faible ou trop élevé).
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http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1324