La construction du plus grand tunnel d’Europe
SUISSE, SEDRUN : Des ouvriers marchent le long du tunnel de chemin de fer de 57 kilomètres, en construction dans les Alpes à Sedrun, depuis le 6 mai 2009. Ce nouveau tunnel sera peut être le plus long au monde quand il sera achevé. Ce projet Alptransit devra se terminer en 2016 et permettra d’augmenter la capacité de rail pour le fret et le transport de passagers entre l'Europe du Nord et l'Italie.
Écrit par Laurent Gey, La Grande Époque 28-02-2010
Les couloirs de transports sont un axe de développement majeur de l’Union européenne pour faciliter les échanges de marchandises entre les différents pays du territoire. Entre respect de l’environnement, dialogue avec les populations locales et augmentation de la sécurité sur les axes routiers, des chantiers à l’échelle européenne vont permettre de faire des nouvelles connexions ferroviaires entre les grandes capitales d’Europe. Le tunnel de Brenner, entre l’Italie et l’Autriche, en est un exemple marquant. Il deviendra, à la fin de sa construction prévue en 2022, le plus grand tunnel d’Europe, plus long que le tunnel sous la Manche.
Le projet grandeur nature du tunnel de Brenner
62,7 kilomètres précisément. Le tunnel reliera la ville de Munich en Autriche à la ville de Vérone en Italie. Le chantier de forage du tunnel à travers les Alpes commencera début 2010. Une étude environnementale très poussée a été faite pour étudier tous les impacts que le tunnel allait avoir sur l’environnement et les paysages alpins. Par exemple, au niveau de l’excavation des débris, un plan de recyclage des matériaux a été mis en place pour diminuer l’impact environnemental. Un tiers des matériaux extraits de la montagne est réutilisé pour la construction de bâtiments, un autre tiers est utilisé comme matériel de remplissage et le dernier tiers est déposé sur un site pour une utilisation future.
En parallèle, un travail de trois années a été nécessaire auprès des populations locales afin de leur expliquer le projet et établir une relation de synergie entre leurs questions et les possibilités de réponses des promoteurs. La réaction dans les villes et les villages a été positive, et cela a été l’une des conditions majeures de réussite du projet.
Ce projet permet à l’Union européenne d’avoir un retour entre sa politique globale de développement des réseaux de communication de marchandises et la réalité sociale et environnementale de sa mise en place auprès des populations. Le challenge a été de respecter le patrimoine écologique qui est celui de l’Europe. Le financement a été assuré pour un tiers par l’Autriche, un tiers par l’Italie et un tiers par l’Union européenne. Le coût partagé de ce projet entre l’Autriche et l’Italie est prévu à 6,69 milliards d’euros, avec une date de fin des travaux prévue en 2022.
Unifier l’Europe par le développement de réseaux ferroviaires
Les projets de constructions ferroviaires européens datent d’il y a plus de 40 ans, et c’est seulement en 1996 que trois projets parmi quatorze sont retenus pour développer les futurs grands axes de transport. Le premier couloir permettra de relier l’Espagne à Budapest en passant par la France, le second reliera le nord et le sud sur 2.200 kilomètres de Palerme à Berlin et le dernier, le port de Rotterdam à celui de Gênes. Ces lignes devraient être opérationnelles à partir de 2016.
Depuis vingt ans, l’Europe a construit son réseau de transport ferroviaire en prenant en compte les aspects stratégiques et géographiques. Par exemple la liaison directe entre les ports de Rotterdam et de Gênes ouvre un véritable couloir de marchandises entre la Manche et la Méditerranée. Il a donc fallu prendre en compte les composantes géographiques du territoire, et à ce titre réussir à traverser les Alpes pour relier les pays européens de l’est et de l’ouest, du nord et du sud.
Le développement de grands réseaux ferroviaires européens permet également d’améliorer la sécurité du trafic routier. Des mesures de trafic ont été prises dans les Alpes, sur le couloir autoroutier du Rhône. Toutes les dix à douze secondes, un camion poids lourd passe du nord vers le sud. C’est la question de la sécurité qui entre ici en jeu, lorsque l’on sait qu’en Europe un mort sur quinze mille est une victime de la route, alors que ce chiffre descend à un mort sur un million pour le transport ferroviaire.
La dernière composante de ces projets de réaménagement des transports européens est l’impact écologique. Pour une même quantité de marchandises, les transports ferroviaires consomment 60% moins d’énergie que le transport routier. C’est donc devenu la solution la plus sûre sur le long terme, pour assurer la préservation de l’environnement, désengorger les axes routiers et diminuer le nombre d’accidents et de victimes de la route.
Écrit par Laurent Gey, La Grande Époque 28-02-2010
Les couloirs de transports sont un axe de développement majeur de l’Union européenne pour faciliter les échanges de marchandises entre les différents pays du territoire. Entre respect de l’environnement, dialogue avec les populations locales et augmentation de la sécurité sur les axes routiers, des chantiers à l’échelle européenne vont permettre de faire des nouvelles connexions ferroviaires entre les grandes capitales d’Europe. Le tunnel de Brenner, entre l’Italie et l’Autriche, en est un exemple marquant. Il deviendra, à la fin de sa construction prévue en 2022, le plus grand tunnel d’Europe, plus long que le tunnel sous la Manche.
Le projet grandeur nature du tunnel de Brenner
62,7 kilomètres précisément. Le tunnel reliera la ville de Munich en Autriche à la ville de Vérone en Italie. Le chantier de forage du tunnel à travers les Alpes commencera début 2010. Une étude environnementale très poussée a été faite pour étudier tous les impacts que le tunnel allait avoir sur l’environnement et les paysages alpins. Par exemple, au niveau de l’excavation des débris, un plan de recyclage des matériaux a été mis en place pour diminuer l’impact environnemental. Un tiers des matériaux extraits de la montagne est réutilisé pour la construction de bâtiments, un autre tiers est utilisé comme matériel de remplissage et le dernier tiers est déposé sur un site pour une utilisation future.
En parallèle, un travail de trois années a été nécessaire auprès des populations locales afin de leur expliquer le projet et établir une relation de synergie entre leurs questions et les possibilités de réponses des promoteurs. La réaction dans les villes et les villages a été positive, et cela a été l’une des conditions majeures de réussite du projet.
Ce projet permet à l’Union européenne d’avoir un retour entre sa politique globale de développement des réseaux de communication de marchandises et la réalité sociale et environnementale de sa mise en place auprès des populations. Le challenge a été de respecter le patrimoine écologique qui est celui de l’Europe. Le financement a été assuré pour un tiers par l’Autriche, un tiers par l’Italie et un tiers par l’Union européenne. Le coût partagé de ce projet entre l’Autriche et l’Italie est prévu à 6,69 milliards d’euros, avec une date de fin des travaux prévue en 2022.
Unifier l’Europe par le développement de réseaux ferroviaires
Les projets de constructions ferroviaires européens datent d’il y a plus de 40 ans, et c’est seulement en 1996 que trois projets parmi quatorze sont retenus pour développer les futurs grands axes de transport. Le premier couloir permettra de relier l’Espagne à Budapest en passant par la France, le second reliera le nord et le sud sur 2.200 kilomètres de Palerme à Berlin et le dernier, le port de Rotterdam à celui de Gênes. Ces lignes devraient être opérationnelles à partir de 2016.
Depuis vingt ans, l’Europe a construit son réseau de transport ferroviaire en prenant en compte les aspects stratégiques et géographiques. Par exemple la liaison directe entre les ports de Rotterdam et de Gênes ouvre un véritable couloir de marchandises entre la Manche et la Méditerranée. Il a donc fallu prendre en compte les composantes géographiques du territoire, et à ce titre réussir à traverser les Alpes pour relier les pays européens de l’est et de l’ouest, du nord et du sud.
Le développement de grands réseaux ferroviaires européens permet également d’améliorer la sécurité du trafic routier. Des mesures de trafic ont été prises dans les Alpes, sur le couloir autoroutier du Rhône. Toutes les dix à douze secondes, un camion poids lourd passe du nord vers le sud. C’est la question de la sécurité qui entre ici en jeu, lorsque l’on sait qu’en Europe un mort sur quinze mille est une victime de la route, alors que ce chiffre descend à un mort sur un million pour le transport ferroviaire.
La dernière composante de ces projets de réaménagement des transports européens est l’impact écologique. Pour une même quantité de marchandises, les transports ferroviaires consomment 60% moins d’énergie que le transport routier. C’est donc devenu la solution la plus sûre sur le long terme, pour assurer la préservation de l’environnement, désengorger les axes routiers et diminuer le nombre d’accidents et de victimes de la route.
