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2 participants

    La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!!

    Rosiane
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    Localisation : Oise Picardie
    Messages : 119
    Date d'inscription : 16/03/2010
    Age : 69

    La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!! Empty La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!!

    Message par Rosiane Jeu 1 Avr - 10:19

    Presque 200 ans que la bataille des droits d'auteurs existent. Elle est née en France. La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!! Icon_lol

    En 1839, quand Louis Blanc attaquait déjà la perversité du droit d'auteur...

    Homme politique, historien et journaliste sympathisant des thèses socialistes, créateur de la revue Le Progrès, Louis Blanc avait publié en 1839 une oeuvre majeure d'une incroyable modernité et d'une violence inouie sur la pervesité du droit de "propriété littéraire". Elle dit tout de l'abrutissement par les mass médias, du rôle social du piratage, des bénéficies de l'immatériel que l'on peut
    copier à volonté... Une oeuvre rééditée ce mois-ci par Edysseus. Extraits et commentaire.


    Le débat sur la place du droit d'auteur dans la société n'est pas nouveau, et a même fait rage par le passé avec beaucoup plus de violence qu'aujourd'hui. Les éditions Edysseus ont eu l'excellente idée de rééditer " De la propriété littéraire ", un texte issu de l'Organisation du travail d'avoir réussi à imposer 95 ans. paru pour la première fois en 1839. Riche en citations et en arguments, il nous permet de plonger dans le débat de l'époque,
    lorsque des auteurs comme Balzac faisaient pression sur le législateur pour que soit adoptée une loi qui étendrait de 20 à 30 ans la durée du droit d'auteur transmis aux héritiers après la mort. Un débat qui n'a cessé de revenir depuis, et jusqu'à récemment lorsque le Parlement
    européen a décidé d'étendre cette durée à 75 ans, Dans ce brûlot, dont Francis Lalanne signe aujourd'hui la préface d'un discours sur les devoirs contre la loi Hadopi, Louis Blanc disait dès la première moitié du 19ème siècle sa crainte qu'une rémunération issue du droit d'auteur puisse corrompre la sincérité et l'exigence intellectuelle des auteurs par la
    nécessité de séduire le public par des oeuvres consensuelles :
    de l'auteur qu'il avait déjà
    prononcé

    Pour qu’un écrivain remplisse dignement sa mission, il faut qu’il
    s’élève au-dessus des préjugés des hommes, qu'il ait le courage de leur
    déplaire pour leur être utile ; il faut, en un mot, qu’il les gouverne
    moralement (...) Or, que devient ce droit de commandement si l’homme de
    lettres descend à l’exercice d’un métier, s’il ne fait plus des livres
    que pour amasser des capitaux ? S’asservir aux goûts du public, flatter
    ses préjugés, alimenter son ignorance, transiger avec ses erreurs,
    entretenir ses mauvaises passions, écrire enfin tout ce qui lui est
    funeste, mais agréable... telle est la condition nécessaire de quiconque
    a du génie pour de l’argent.

    Il y revient plus loin :

    Qui dit propriété littéraire, dit rétribution par l’échange ; qui
    dit rétribution par l’échange, dit commerce ; qui dit commerce, dit
    concurrence (...) le goût du public, irrémédiablement corrompu,
    rejettera toute nourriture substantielle ; et nous aurons tous les
    fléaux à la fois : pervertissement des esprits et des coeurs, par
    l’inondation des livres dangereux ; appauvrissement des grands écrivains
    ; succès scandaleux de quelques hommes de talent sans scrupule ou de
    quelques auteurs frivoles
    .
    Radical, il s'opposait donc à l'idée-même d'un droit d'auteur rémunérateur, et se retournerait dans sa tombe s'il voyait depuis le parcours réalisé par le droit d'auteur, sans cesse allongé dans sa durée et utilisé aujourd'hui y compris l'encontre du public, et non plus seulement des professionnels :

    Je concevrais qu’on fît une loi pour abolir, comme métier, la
    condition d’homme de lettres ; mais en faire une pour rendre ce métier
    plus fructueux et encourager les fabricants de littérature, cela me
    paraît insensé.
    Non seulement il est absurde de déclarer
    l’écrivain propriétaire de son oeuvre, mais il est absurde de lui
    proposer comme récompense une rétribution matérielle

    Pour Louis Blanc, c'est la Révolution Française qui a tout changé, en
    libérant les auteurs qui étaient souvent placés sous la dépendance de
    seigneurs mécènes. "Les écrivains alors cessèrent d’appartenir
    à quelqu’un ; mais, forcés de spéculer sur leurs oeuvres, ils
    appartinrent à tout le monde. S’ils y ont gagné, je l’ignore ; mais
    certainement la société y a perdu
    (...) Aujourd’hui l’écrivain a
    pour maître, lorsqu’il exploite lui-même sa pensée, non plus celui qui
    l’héberge, mais celui qui le lit
    ".
    L'idée même de propriété intellectuelle lui est insupportable :

    La propriété de la pensée ! Autant vaudrait dire la propriété de
    l’air renfermé dans le ballon que je tiens dans ma main. L’ouverture
    faite, l’air s’échappe ; il se répand partout, il se mêle à toutes
    choses : chacun le respire librement. Si vous voulez m’en assurer la
    propriété, il faut que vous me donniez celle de l’atmosphère : le
    pouvez-vous ?

    D'aucuns lui opposeraient que ça n'est pas la pensée qui est appropriée par l'auteur, mais sa matérialisation par une oeuvre. Ce qu'il convient lui-même. "Ce raisonnement nous conduirait, on le voit, à abandonner la propriété du fond pour ne reconnaître que celle de la forme", écrit ainsi Louis Blanc. Mais pour lui, c'est pire encore. Car les pensées des auteurs les plus complexes seront reprises et appropriées sous les formes les plus réductrices et les plus simplistes pour séduire de nombreux acheteurs, au détriment de la pensée la plus complexe qui ne sera plus financée.
    Alors que le débat à l'époque (et déjà) tournait essentiellement sur la durée pendant laquelle les héritiers de l'auteur auraient des droits sur l'oeuvre du défunt, Louis Blanc estime qu'il faut être intransigeant, et pas négocier. "Je n’hésite pas à répéter ici que ce
    n’est pas seulement l’exploitation d’un livre par les héritiers de l’auteur qui est funeste, mais bien l’exploitation du livre par l’auteur lui-même", écrit-il.
    Déjà en 1839, il décrivait ce qui allait devenir la révolution du P2P, qui multiplie les oeuvres plutôt que les détruire, en distinguant entre la consommation d'un bien matériel et celle d'une "idée" :

    Quand il s’agit d’objets matériels, qu’on mesure les bénéfices de
    la production à l’étendue de la consommation, cela se peut concevoir :
    les limites de la consommation sont assignables, puisque, en fin de
    compte, c’est à une destruction que la consommation vient aboutir. (...)
    Une idée qui est consommée ne disparaît pas, encore un
    coup ; elle grandit, au contraire, elle se fortifie, elle s’étend à la
    fois, et dans le temps, et dans l’espace.
    Donnez-lui le
    monde pour consommateur, elle deviendra inépuisable comme la nature et
    immortelle comme Dieu !

    Louis Blanc apporte également l'une des argumentations les plus limpides qui nous aient été permis de lire contre l'idée d'un droit d'auteur transmis aux héritiers, que nous
    qualifiions récemment
    de "privilège au sens quasi ancien-régime du terme" :

    Parce qu’on aura étendu de vingt à trente ans, la jouissance de
    l’héritier, s’imagine-t-on que le sort des hommes de lettres sera bien
    réellement amélioré ? L’écrivain courageux qui consacre les trois quarts
    de sa vie à un ouvrage destiné à peu de lecteurs en sera-t-il mieux
    rétribué ? Le jeune homme qui n’a ni relation, ni fortune, ni renommée,
    en trouvera-t-il plus aisément un éditeur ? La vogue en sera-t-elle
    moins acquise à tout auteur qui flatte les travers et les vices de son
    époque, au détriment de qui les redresse, les combat et les flétrit ?
    Voilà les plaies qui appellent un prompt remède. Et au lieu de songer à
    les guérir, nos législateurs se préoccupent... de quoi ? J’ai honte, en
    vérité, de le dire : le petit-fils d’un homme de génie, mourant de faim,
    quel spectacle ! Ce spectacle serait douloureux, en effet. Mais comment
    le petit-fils d’un homme de génie peut-il être exposé à mourir de faim ?
    Si c’est parce qu’il ne veut rendre à la société aucun service, je ne
    saurais le plaindre. Si c’est parce que ses services ne sont pas
    récompensés comme il convient, par la société, la faute en est à votre
    organisation sociale : changez-la.

    Peut-on mieux le dire ?
    A le lire, on se dit que Louis Blanc aurait adoré Internet, et les réseaux Peer-to-Peer. Voici ce qui, selon lui, devrait présider à toute loi sur le droit d'auteur.

    1°Affaiblir autant que possible l’influence désastreuse qu’exerce
    sur la littérature la guerre acharnée que se livrent les éditeurs ;

    2° Fournir à tout auteur de mérite, pauvre et inconnu, le moyen
    d’imprimer ses oeuvres et de faire connaître son talent ;

    3° Établir parallèlement au système de la rétribution par
    l’échange, un mode de rémunération qui proportionne la récompense au
    service, la rétribution au mérite, et encourage les travaux sérieux, en
    affranchissant les écrivains de la dépendance d’un public qui court de
    préférence à ce qui l’amuse, et ne paie trop souvent que pour être
    corrompu ou trompé ;

    4° Faire en sorte que les livres les meilleurs soient ceux qui
    coûtent le moins cher ;

    5° Créer une institution qui, par sa nature, limite les bénéfices
    des contrebandiers littéraires, et combatte cette honteuse tendance des
    écrivains à se faire spéculateurs ou pourvoyeurs de la spéculation.

    En troisième partie, Louis Blanc décrit sa proposition de "librairie sociale", une sorte d'imprimerie nationale qui n'aurait probablement que très peu de soutiens aujourd'hui tant elle semble datée. D'inspiration socialiste (on dirait aujourd'hui communiste), il propose en effet que les auteurs des oeuvres soient rémunérés au mérite, sous la forme d'une "récompense nationale" attribuée annuellement aux auteurs qui auraient "le
    mieux mérité de la patrie
    ". La répartition se ferait sur la base d'un rapport établi par un citoyen nommé "par les représentants du peuple" chaque année et pour chaque genre littéraire.
    "Ce système paraîtra naïf aux uns, bizarre aux autres", écrivait-il déjà avant de le défendre plus en détails. Preuve que si le constat des dangers du droit d'auteur n'a pas changé depuis bientôt deux siècles, les solutions alternatives qui sont proposées, elles, évoluent sans cesse. Il parlait hier de la librairie nationale comme l'on parle
    aujourd'hui de la licence globale.
    Arrivera-t-on jamais à trouver une solution alternative satisfaisante et pérenne ? Ou les dérives du droit d'auteur sont-elles condamnées à n'être équilibrées que par le piratage et l'illégale diffusion de la pensée ?


    http://www.numerama.com/magazine/15394-a-lire-en-1839-quand-louis-blanc-attaquait-deja-la-perversite-du-droit-d-auteur.html
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    La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!! Empty Re: La bagarre des droits d'auteur a 2 siècles !!!!

    Message par Crami Jeu 1 Avr - 12:49

    Rosiane,

    Aurais-tu des dons d'écrivains, pour penser à la reconnaissance des droits d'auteur ?

    Il faut bien reconnaitre que nous sommes régit par une force capitaliste, au détriment du talent. C'est un courant d'état, qui est applicable dans beaucoup de domaine, malheureusement.

    Il y a bien aussi une autre force qui règne en roi, c'est le courage de vivre et de faire sa place. Ça commence par une prestance physique du plus fort, ou du plus malin au plus caractériel. La nature à toujours été sélective sans jurisprudence.

    Mais dans ces combats, il ne faut pas oublier le primordial. Quand on part du monde des vivants tel que nous le connaissont, nous laissons tout. Sauf notre talent...

    Ce qui revient à agir sur 2 essentiels. Vivre sereinement dans un minimum convenable pour trouver l'amour et les joies de la vie, en trouvant une rémunération de son travail. Ceci peut s'obtenir sans retourner le monde et les illusions des rêveurs. Et perdurer le souvenir d'un talent, à travers les ages. Ceci notamment, comme pour l'exemple littéraire, en ce faisant un nom. Pour ça, on dispose de toute une vie. Même si on n'en profite pas de son vivant, ce n'est pas le plus important. Le tout c'est d'y arriver, avant de disparaitre. Dans cette perspective, tu peux être obligé d'y mettre les bouchés doubles, si tu vois les prémices d'une fin de vie. Sans cette précipitation, à chaque jour sa peine. Patience, action, persévérance, et talent finiront par gagner. Ce n'est qu'une question de temps. Même si les droits d'auteurs sont écorchés par les bourreaux.

      La date/heure actuelle est Sam 28 Sep - 11:29